Extension de la réserve naturelle des Glénan abandonnée,incompréhension de France Nature Environnement Bretagne
Suite à une réunion du Conseil stratégique du projet, l’État, la commune de Fouesnant et la Communauté de Communes du Pays Fouesnantais annoncent le 25 avril la mise en place d’un projet de territoire visant à construire un cadre réglementaire protecteur. Le projet d’extension de la Réserve naturelle des Glénan est de fait abandonné au profit d’une superposition de couches réglementaires fragmentées sans moyens dédiés pour être respectées et appliquées efficacement.
FNE Bretagne regrette cette décision et manifeste son incompréhension quant à l’abandon de ce projet d’extension de Réserve naturelle.
Une richesse patrimoniale pour la Bretagne.
L’archipel des Glénan est l’un des refuges insulaires et maritime du Finistère, un écrin de nature d’une grande diversité (colonies d’oiseaux marins, herbiers de zostères, champs de bloc, espaces dunaires, forets de laminaires, bancs de maërl, phoques gris, sternes, huîtrier-pie, gravelot à collier interrompu, grande nébrie, narcisse des Glénan, omphalode du littoral, paysages). C’est pour cette grande richesse que l’archipel est aussi un lieu de vie (plaisanciers, pêcheurs professionnels, plongeurs, kayakistes, visiteurs, transports de passager, navires de croisière, commerces, résidents). L’enjeu est aujourd’hui et demain de pouvoir concilier, sans opposer, le patrimoine naturel et les activités socio-économiques.
Un statut de protection co-construit
Depuis 2022, le préfet du Finistère et le préfet maritime ont initié un projet d’extension de la Réserve naturelle nationale Saint-Nicolas des Glénan qui a fait l’objet de nombreux groupes de travail, de rencontres bilatérales et de réunions stratégiques pour informer, dialoguer et trouver le meilleur équilibre entre la protection du patrimoine naturel et les usages au sein de l’archipel.
Ce projet d’extension de Réserve naturelle répond aux ambitions de l’État dans le cadre de la stratégie nationale aires protégées : d’ici 2030, la France s’est engagée à protéger 30 % du territoire national et des eaux maritimes, dont 10 % en protection forte.
Face aux enjeux de surfréquentation et de préservation d’un site exceptionnel, la Réserve Naturelle Nationale (RNN) est l’outil le plus cohérent, lisible et durable. Contrairement à une superposition de dispositifs réglementaires complexes et limités dans le temps, elle permet de rassembler en un seul cadre juridique les objectifs de protection et les usages autorisés ou non, construits localement.
C’est un outil souple, co-construit avec les acteurs du territoire, qui permet d’adapter la réglementation à la réalité des pratiques (pêche, plaisance, tourisme, etc.) et aux enjeux patrimoniaux. Ce n’est pas une mise sous cloche : c’est un cadre pour organiser l’équilibre entre préservation et activités. Il permet particulièrement en partie maritime de créer des zones de protection intégrale et des zones de protection renforcée, où les activités à impacts sont vraiment régulées, protégeant ainsi la richesse de la biodiversité de cet archipel soumis à très forte fréquentation.
La RNN ouvre également l’accès à des moyens dédiés Elle renforce la capacité du territoire à répondre aux défis écologiques, sociaux et économiques.
Enfin, elle garantit une gouvernance partagée, structurée autour d’un comité consultatif. Elle devient ainsi un projet collectif, durable, reconnu à l’échelle nationale.
Choisir la Réserve Naturelle Nationale, c’est préserver, structurer et investir dans l’avenir de l’archipel pour les générations futures, en conciliant les attentes des usagers et la nécessité de protéger un patrimoine naturel exceptionnel.
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